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Yellowstone (part.3) Old Faithful et Upper Geyser Basin

août 4, 2011

Le guide du routard le traite de « monstre sacré »,  il est vrai que c’est un peu la star du secteur… Le Old Faithful, ce geyser géant (entre 30 et 50 mètres) est incontournable, il est LE site du parc le plus visité ; des quantités hallucinantes de touristes sont déversées des autocars sur les parkings. Pour l’intimité, les atmosphères inquiétantes et magiques on repassera, mais on se prend facilement au jeu.

Le geyser crache sa colonne de liquide pendant 2 à 5 mn, et pendant ce temps la bonne centaine de ses admirateurs gardés à distance sur l’hémicycle en bois suspendent leur respiration. Sachez qu’à 10-15 mn près, on peut prévoir ses éruptions, d’où son nom (vieux loyal). Là l’estimation était à 2:22 PM (c’est beau ça…) mais l’éruption a effectivement débuté 15 mn plus tard.

Désolée, mais en photo, sur un fond de ciel cotonneux et blanc, le jet de vapeur ne donne rien …

Si vous arrivez sur le site plus d’une heure avant la prochaine éruption, la promenade sur les planches autour de Upper Geyser Basin (un quart des geysers existants sur le globe sont ici !)  est plutôt sympathique. C’est là aussi que l’on a rencontré les « accros aux geysers », on les reconnait à leur talkie-walkie, carnet de notes, imperturbables, prêts à vous relater les caractéristiques de l’endroit et des autres que vous ne retrouverez pas dans vos lectures, passionnés solitaires en retraite pour la plupart, en vacances pour les autres, ils restent plusieurs heures à leur poste à noter les soubresauts d’un geyser plus insignifiant, jusqu’à ce qu’un acolyte l’appelle sur son talkie et l’invite à le rejoindre pour voir tel ou tel geyser imprévisible qui menace d’expulser d’un moment à l’autre sa colonne de vapeur …

On peut y voir Castle Geyser, l’un des plus vieux du parc, Grand Geyser, encore plus puissant que Old Faithful, mais pas aussi prévisible, et de belles piscines colorées comme Morning Glory Pool, sans doute l’une des plus belles !

Juste après l’éruption du Old Faithful nous avions repris la route pour continuer sur la boucle et remonter jusqu’au Grand Canyon de Yellowstone. A dire vrai, on avait eu notre dose de bains bouillonnants aux relents de souffre, de piscines et de geysers …

Celle qui voulait être exploratrice

juillet 31, 2011

Photo  Zok (Août 2010)

Des choses viscérales en nous ?

Il y a bien longtemps, un instituteur de CE1 passionné nous racontait l’histoire des romains et leurs formidables inventions : trottoirs, égouts, chauffage au sol… Puis, en 6ème, j’ai découvert l’Antiquité :  j’ai alors voulu être archéologue.

Du collège au lycée, je me suis finalement retrouvée en section arts plastiques, puis, au grand dam de mon professeur d’arts plastiques (j’étais bonne en dessin, mais je ne savais pas quoi en faire), j’ai entamé un cursus en histoire de l’art et archéologie, jusqu’à la maîtrise (on dit master 1ère année aujourd’hui, c’est dire comme sans la 5è année, ça ne vaut plus rien !). J’ai fini par me retrouver à rédiger un mémoire (proche de la consistance d’une thèse) sur les sarcophages mérovingiens de ma région, qui avait le mérite d’intéresser au moins quatre personnes : mes deux directeurs de mémoire, ma relectrice et…moi.

Difficile d’expliquer le bonheur (et encore le mot est faible, j’ai été sur-motivée pendant toute la période) qui m’a animé l’année entière où j’ai parcouru la région qui s’étend sur 23.000 km² lorsque j’ai rédigé la partie inventaire de mon volume (oui, parce que j’ai tout de même mis 18 mois à le faire ce mémoire).

Mais voilà, la vie vous rattrape, avec ses cases sociales, ses obligations matérielles… Arrêter les études, se trouver un job, puis un autre, avoir un enfant, pas un autre, un autre job… et on s’oublie un peu, sous des prétextes fallacieux, oui, illusoires…

Puis un jour, on a un peu plus d’argent, un excellent prétexte pour faire un voyage lointain et inhabituel ! J’ai eu le choix entre 3 destinations : je choisis l’Ouest des Etats-Unis. C’était en 2004. La même année j’irais aussi fouler la colline antique de Delphes étudiée pendant toute une année universitaire, et irais également pour la première fois à Londres (si, si !) , si près et pourtant…

Dès le premier pas posé sur le sol étranger, j’ai soudain eu la révélation. J’étais chez moi, et je découvrais comme Aldous Huxley que « tout le monde avait tort » *et que l’on a tout à apprendre ailleurs et des autres. Ma petite vie m’ apparue soudain étriquée et cette brèche s’est soudainement, à la faveur de ce voyage, ouverte pour ne plus jamais se refermer.

Aujourd’hui, je sais que mon épanouissement est lié aux voyages et à la découverte. L’intensité de ce sentiment de liberté éprouvé devant les paysages sans fin de l’Ouest des USA, mais aussi dans ces villes où les immeubles flirtent avec les nuages, m’ont donné envie de m’intéresser plus à la géographie (ma passion des cartes existait déjà) qu’à l’histoire elle même. Face à ces beautés, l’histoire nous semble secondaire. Cette phrase notée dans le volume de Michel Onfray résume très justement ma pensée : « L’histoire est à la géographie, ce que l’écume est à la mer »**.

La Terre m’émerveille. Plus je me rapproche de la nature et plus j’ai envie de m’éloigner du monde …

D’autres fois, je me prends à rêvasser… à me dire que j’aurais dû naître à l’époque des grandes explorations, avoir mon cabinet de curiosité, écrire sur les peuples que j’ai rencontré, écrire sur les beautés des paysages vierges de toute occupation humaine, une terre pas encore foulée ou apprivoisée, je me transporte dans l’épique voyage de Waldemar Abegg***, dans le journal de voyage de Lewis et Clark ****, me sent soudain une âme de pionnier…

Photo Mini-Blonde

Nous retournons aux Etats-Unis cet été, un voyage éclair à New-York, une claque initiatique pour notre mini-blonde de bientôt 12 ans, histoire de lui transmettre ne serait-ce un petit virus du voyage, une vision éclairée d’une ville caractérisée par son melting-pot, bref, on espère un souvenir mémorable pour elle.

Et nous avons déjà d’autres projets en tête, peut-être plus lointains, plus sauvages… mais des projets tout de même, même continent,  autre hémisphère …

Merci à Zok d’entretenir ma rêverie avec les ouvrages qu’il m’offre régulièrement et ses aspirations qui nourrissent  les miennes.

A l’heure où je remets en question mes choix professionnels (s’il y a choix, au lieu d’opportunités ?), où l’épanouissement semble être le grand absent… cette réflexion ne me facilite pas la tâche … Désolée si le pavé est indigeste ou trop alambiqué, mais il est sorti et les idées sont venues ça et là.

* Tour du monde d’un sceptique, 1925

** Théorie du voyage. Poétique de la géographie, 2007

*** Chronique d’un monde disparu, 1905-1906 (Un livre fabuleux dont d’ailleurs mon amie Catherine avait fait la chronique ici et dont j’ai déjà parlé ).

**** Far West, volumes 1 et 2

Si certains d’entre vous ont des lectures de carnet de voyage à me soumettre, je suis toute ouïe !

Yellowstone (part.2) Midway Geyser Basin & Grand Prismatic Spring

juin 27, 2011

Cette photographie de Yellowstone m’a toujours fascinée. A la limite de l’irréel, complètement surréaliste,  la vue de Grand Prismatic Spring m’inspire ce que la nature a de beau, mais aussi de terrifiant, à nous offrir, et reste sans aucun doute une image forte du parc.

Les images de Grand Prismatic Spring véhiculées par les médias sont plus souvent cette vue du ciel, d’ailleurs si vous avez vu Home de Yann-Arthus Bertrand, vous n’avez pas pu la louper. L’étendue colorée est d’ailleurs  si grande (près de 100 m de diamètre, c’est la seconde plus grande source d’eau chaude du monde), qu’il est impossible de la prendre vraiment en photo à proximité, et c’est sans compter les brumes de vapeur laiteuse qui masquent dans un brouillard plus ou moins dense la vision de cette source.

Cela dit, le voyage vaut le détour, et les contraintes ne suffisent pas à démystifier l’endroit… Lire la suite…

Yellowstone (part.1) le plateau de Madison et Foutain Paint Pot

juin 13, 2011

C’est sur la route de Madison, non pas celle du film de Clint Eastwood (1995) avec ses jolis ponts couverts, mais celle de l’entrée ouest de Yellowstone,  que nous pénétrons dans le parc.  Pas mal d’impressionnants points de vue, dont des  chutes d’eau : les Firehole Falls, des bisons au bord de l’eau, voire des bisons sur la route créant dès 8h du matin un petit bouchon.

L’appréhension due à la nature du site est bien vite remplacée par notre enthousiasme devant ces magnifiques paysages colorés et le grand nombre de bisons visibles facilement (trop ?) sur le plateau de Madison. On tente de ne pas s’arrêter partout, sachant que la journée sera déjà bien remplie avec la liste de sites que nous avons prévu de voir.

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Petites explications avant Yellowstone (Wyoming)

juin 5, 2011

Au loin, le Montana … 

On parvient doucement au gros morceau que pouvait représenter la visite de Yellowstone sur le trip. Mon intérêt pour Yellowstone était extrêmement contradictoire, mais j’avais néanmoins très envie d’en faire une étape particulière. Je m’explique : le site est unique, immense et … bourré de touristes. C’est sans doute le dernier point qui me donne certaines réserves. Le trip d’origine allait de Seattle (WA) jusqu’à San Francisco (CA) que l’on connaît déjà. Finalement, je me suis dit qu’il fallait que l’on varie les paysages et les climats en rentrant impérativement plus profondément dans les terres, notre circuit prit donc l’allure d’un geologic trip avec le volcanisme comme thème quasi récurent, sans compter Seattle et son hypothétique « Big One » ou encore les côtes du Pacifique exposées à un possible tsunami : le Mont St Helens, les volcans de la chaîne des Cascades visibles de Seattle à Portland, Craters of the Moon et les Menan Buttes de l’Idaho, et enfin Yellowstone.

Le parc possède une superficie supérieure à celle de la Corse. Le territoire était connu, bien avant la conquête de l’Ouest, des trappeurs français qui vivaient dans le Dakota du Nord parmi les Indiens Mandans. Yellowstone est en fait la caldeira (de plus de 40 km de diamètre) d’un super volcan endormi créé lors d’une incroyable explosion il y a 630 000 ans.  La croûte terrestre y est plus fine qu’ailleurs (habituellement elle fait environs 30 km, ici entre 7 et 10 km selon les endroits), où l’érosion fit le reste créant des geysers imperturbables, des piscines colorées (forcément très photogéniques), des arbres morts autour desquels évoluent quelques cascades solides et fumantes, un énorme canyon coloré…au dessus d’une chambre magmatique vraisemblablement active. Bref, il s’agit bien d’un endroit unique, énorme, incontournable, une merveille du monde de la nature très inquiétante.

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